Au cours de l’événement organisé par les Etats généraux de la Police (SEGPOL) le 10 mai 2022 à Kortrijk Xpo, les premières recommandations intermédiaires pour un fonctionnement moderne et dynamique de la police ont été annoncées à la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden. SEGPOL est un trajet ‘bottom-up’ que la ministre a mis en place en mai l’année dernière en vue de préparer la police aux défis de demain.
Sous l’égide de ces SEGPOL, les asbl Circle of Police Leadership Belgium (CPL), Centre for Policing and Security (CPS) et Centre d’études sur la Police (CEP), la Police intégrée et le SPF Intérieur ont, au cours de l’année dernière, mené des réflexions sur les défis actuels et futurs de la police. Sur la base de leurs réflexions, elles ont élaboré des recommandations qui ont été présentées à la ministre le 10 mai.
L’une des recommandations qui se démarquent le plus consiste en une meilleure harmonisation de la fonction de police de base et de la fonction de police spécialisée. Il est également important que le passage des services de la fonction de police de base (tels que le travail de quartier) à ceux de la fonction de police spécialisée (tels que la recherche de formes complexes de criminalité) se déroule plus rapidement. Vient en outre la recommandation d’encourager la police de proximité à être la pierre angulaire du fonctionnement moderne de la police.
L’enquête relative à l’agrandissement d’échelle des zones de police démontre en outre que les fusions des zones de police engendrent une augmentation des prestations de la police. La capacité de mener des enquêtes et de réaliser des interventions ainsi que le potentiel des services d’aide et d’appui sont fortement boostés grâce à l’agrandissement d’échelle. Sur la base de cette enquête, on peut affirmer qu’il faut continuer à miser sur les fusions entre les zones de police.
Au cours des derniers mois, l’un des groupes de travail au sein des SEGPOL a mené une réflexion critique sur les fonctionnalités de base de la police. Celui-ci recommande notamment que le fonctionnement de la police ne soit pas seulement évalué sur la base de critères quantitatifs (par exemple le délai dans lequel une intervention doit avoir lieu), mais également sur la base de la qualité de la fonction de police. Ils affirment en outre que la présence d’un Data Protection Officer (DPO), d’un fonctionnaire de prévention et d’un analyste stratégique est indispensable au fonctionnement d’un corps de police moderne. Les constatations de ce groupe de travail seront évaluées avec les parties prenantes.
Les différents partenaires se pencheront ensuite sur l’amélioration de la relation entre les citoyens et la police. Une action est élaborée en vue de mieux informer le citoyen de ses droits et obligations pendant les interventions policières. De plus, l’année dernière la ministre a donné le coup d’envoi du projet « Evaluation à l’aune des droits des enfants et des jeunes » dans le cadre duquel les procédures policières impliquant des jeunes et des enfants, sont examinées en détail et des adaptations sont proposées si nécessaire. A l’heure actuelle, les arrestations judiciaires et administratives de jeunes sont examinées à la loupe.
Il est en outre indiqué que les citoyens apprennent à connaître et reconnaître les différents métiers de la sécurité (notamment la police et les pompiers) et qu’ils se considèrent plus les uns les autres comme des partenaires. C’est également l’un des messages véhiculés par la campagne Respect mutuel, qui a également été lancée par la Ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden et à laquelle collaborent les Polices locale et fédérale.
Au sein des SEGPOL, les différents partenaires poursuivront le travail au cours de l’année à venir. En mars 2023, les conclusions seront présentées à la ministre lors d’un évènement de clôture. Ces conclusions finales constitueront une base solide et étayée afin de préparer notre police aux défis du futur.